Dénouement
C’est avec beaucoup de retenue que le général prussien Yorck vient prêter main-forte à Sacken. Il aurait sans nul doute préféré attendre Sacken à Château-Thierry. Il y laisse toute son artillerie lourde et la 8.Infanterie-Brigade du prince Guillaume de Prusse. « Toujours une pensée pour l’échec possible, des replis et des réserves »[1]. Sans doute craint-il un retour offensif du maréchal Macdonald depuis Meaux.

Arrivée à Fontenelle, la 1.Infanterie-Brigade, commandée par Generalmajor von Pirch II bifurque sur chemin conduisant à la Meulière par Presle [2]. Elle se forme sur deux lignes, en colonne de bataillon, tirailleurs en tête.
Le général prussien Yorck et le maréchal Mortier, duc de Trévise.

C’est donc vers 16 heures que Yorck ordonne l’attaque des fermes de la Grange-en-Chart et des Grenaux par cette brigade. En première ligne se trouvent le
1.Ostpeußischen Grenadier-Bataillon, le Westpreußischen Grenadier-Bataillon et trois bataillons du 5.Schlesisches Landwehr-Infanterie-Regiment.


En réserve de la brigade se trouvent les cinq autres bataillons (
Leib-Grenadier-Bataillon, Schlesischen Grenadier-Bataillon et trois bataillons du 13.Schlesisches Landwehr-Infanterie-Regiment). Cette manœuvre risque d’isoler la division Friant, maintenant parvenue à la hauteur de la Meulière.

Comme on l’a vu, l’Empereur a conservé auprès de lui deux bataillons de la division Michel, bataillons destinés à la reprise de Marchais. Le gros de la division, sous les ordres du maréchal Mortier, devait faire face aux Prussiens. Nansouty fournissant également quelques escadrons de cavalerie.

Le maréchal Mortier dispose une partie de ses troupes face aux Prussiens alors que le reste se déploie à l’orée du bois Clos. La première ligne de la
1.Infanterie-Brigade reçoit en quelques instants le feu croisé de la division Michel et subit des pertes importantes. Von Pirch II qui marche en tête de sa brigade est lui-même grièvement blessé. Les bataillons reculent sur la deuxième ligne. Le maréchal Mortier saisit l’occasion pour ordonner l’assaut sur le flanc de la ligne en retraite. La seconde ligne ne peut contenir l’assaut et c’est toute la 1.Infanterie-Brigade qui se replie maintenant vers Presle. À cette hauteur s’est déployée la 7.Infanterie-Brigade qui contre-attaque et met fin à l’offensive de la division Michel. La nuit fait cesser les combats.

Yorck retourne vers Château-Thierry réussi à rallier ses brigades près de Viffort. Quant à Sacken, il retraite péniblement par la Haute-Épine et Montcel-Enger et l’y rejoint tard dans la nuit.


Bataille de Montmirail, 11 février 1814, à 4 heures du soir, par Siméon Fort,
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon.

1. Marchais
2. Tremblay
3. L'Épine aux Bois
4. La Haute-Épine et Vieils-Maisons
5. Les Grenaux
6. La Motte
7. Plénois
A. Garde à pied (division Michel), sous commandement de Mortier
B. Gardes d'honneur
C. Garde à pied (division Friant), sous commandement de Ney
D. Cavalerie de Nansouty


Notes

[1] Colin, p.357.
[2] Les quatre bataillons de grenadiers regroupés au sein de cette brigade constituaient le meilleur de l’armée prussienne en 1814.